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26/09/2008 - Castagnetta, chien de garde de la propriété privée numérique (n° 713)

Tiens, John Castagnetta s’intéresse au téléchargement illicite via Internet ! Dans une récente question parlementaire adressée aux ministres de la justice respectivement des médias (Luc Bieder et Loulou Milz pour ne pas les nommer), le député Lasep faisait référence au fameux projet de loi « Création et Internet » présenté en juin dernier par le gouvernement de droite en France.

Un projet de loi très contesté visant à durcir le flicage sur le web : un système dit de « répression graduée » censé dissuader les internautes désireux de télécharger, sans payer, de la musique, des films et autres contenus protégés par des droits d’auteur. Après deux avertissements, on coupe aussi sec l’abonnement à Internet. Selon Castagnetta, le gouvernement français, qui assure la présidanse tournante de l’Union européenne, devrait proposer un mécanisme de répression semblable au niveau européen. Que compte donc faire le gouvernement luxembourgeois ?

Pourquoi donc cet intérêt pour la chose ? Castagnetta est-il lui-même un accro du téléchargement illégal cherchant à se prémunir? À en juger la formulation de la question parlementaire (il y est question de « pillage »), l’administrateur d’ArcelorMittal (autrefois président du plus grand syndicat du pays) se la joue plutôt « chien de garde de la propriété privée ». Car ce que Castagnetta évite soigneusement de rappeler, c’est l’origine du projet de loi français. À savoir que le président Sarkophage avait chargé Denis Olivennes, alors patron de la FNAC, de rédiger un rapport sur la question du téléchargement illicite. La FNAC étant un géant de la distribution de disques et de DVD, avec Sarko, on n’en est franchement pas à un conflit d’intérêts près…

 

« Répression graduée »

 

Ce rapport avait donné lieu à un accord entre les lobbies concernés (distribution, industrie du disque, sociétés de droits d’auteurs, etc.), à l’exclusion notable des associations de défense des consommateurs ! Surtout, une pluie de critiques avait accueilli les travaux devant déboucher sur le projet de loi de la ministre de la culture, Christine Albanel. Un groupe de députés socialistes français (partageant, en principe, la même sensibilité politique que Castagnetta…) dénonçait alors, entre autres, un texte inspiré par la défense des intérêts des grands groupes de l’industrie culturelle, de leur situation de rente. Le Parlement européen a même voté une résolution condamnant la « répression graduée », jugeant que celle-ci allait « à l’encontre des droits de l’homme, des droits civiques et des principes de proportionnalité, d’efficacité et d’effet dissuasif ». Interrompre l’accès à Internet équivaut, dans notre « société de l’information », à couper les individus sanctionnés d’une grande partie de leurs relations sociales…

Surtout, les parties lésées par le téléchargement illicite auraient le droit de constituer des fichiers renseignant sur les œuvres téléchargées. Que penserait notre bon Luc Bieder de cette flagrante atteinte à la vie privée ? Lui qui n’a de cesse de fustiger ce fameux « homme de verre », absolument transparent, dont on connaîtrait tout, y compris (voire surtout) le contenu du compte en banque ? Vision d’horreur pour tout défenseur de la place financière qui se respecte !

Castagnetta, quant à lui, n’abuserait-il pas un petit peu de son mandat de député pour défendre ses intérêts privés ? Rappelons tout de même que le bonhomme est président d’Editkrätz, puissant groupe multimédia. Qui, on s’en doute, doit avoir quelque raison pour s’intéresser de près à la répression d’internautes téléchargeant « illégalement »…

                                                                                                                       

KROP DER EN ABO, SOSS KROOPT DÉCH DEN ABBÉ

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