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03/10/2008 - À économie communiste, presse totalitaire (n° 715)

Et, joyeusement, le racket des contribuables continue ! 11,2 milliards de zeuros pour « sauver » la faiblarde Fortis, dont 2,5 milliards pour la filiale luxembourgeoise. À peine le temps d’aller dormir une fois, c’est au tour de Dexia : 6,4 milliards de zeuros, quoique « seulement » 376 millions à débourser côté grand-ducal. Ironie du sort : le lendemain de l’annonce du plan Fortis, le Kotidien publiait avec retard le compte-rendu d’une conférence de presse, où les bons à rien de la Chambre de commerce estimaient que « l’Etat grand-ducal est totalement inefficace », appelant à son « dégraissage »…

Mais attention : faut surtout pas comparer ce « plan de sauvetage » avec le hold up de 700 milliards de dollars aux Etats-Unis (entre-temps rejeté par la Chambre des représentants, provisoirement ?), s’empressent aussitôt à préciser politicards, managers et autres commentateurs autorisés. Rien à voir. « Der Einstieg Luxemburgs in das Kapital von Fortis oder als Garantie für Fortis ist eine Notwendigkeit », assure le nuisible Teuton du Tageblöd Wirrwarr. Le même, oui, exactement le même qui d’habitude n’a de cesse de condamner les interventions de l’Etat dans l’économie, loue désormais les vertus des nationalisations (« folgerichtig und vernünftig », « Wann der Staat eingreifen muss… »). Au besoin, en justifiant cet interventionnisme sélectif par l’inépuisable théorie du complot : « muss man doch sehen, dass diese Krise in den USA angezettelt worden ist und es sich hier um europäische Opfer handelt » ! Victimes de la « Spekulation », dont les dirigeants de Fortis ou de Dexia vantent les mérites lorsqu’elle profite à leurs actionnaires. 

 

Autoritarisme révélateur

 

La Noix révèle que « quelques gros clients de Fortis auraient même pris les devants en retirant tout ou partie de leurs avoirs auprès de la banque. » Et puisque certains sont plus égaux que d’autres, notre journaleux met tout de même en garde tous les autres, c’est-à-dire les petits épargnants : « un mouvement généralisé qui irait dans ce sens ne ferait certainement qu’aggraver une situation que le gouvernement voudrait garder sous contrôle. » Fonckekätt, plus expéditive, recours à l’intimidation : les petits clients seraient des « fossoyeurs malgré eux, ceux qui se vantent de les accueillir peu élégants. » Ne trouvent décidément grâce aux yeux de la rédacteuse en chef du Tageblöd que les blanchisseurs d’argent sale, issu de l’évasion fiscale ou autre ?

À coups de « aucune raison de paniquer », de « pas besoin du tout d’avoir peur », ou encore de savoureux « ne jamais se laisser manipuler par ceux qui aiment le scandale et les rumeurs », le Tageblöd assène des commentaires d’un autoritarisme très révélateur : « Die Schwierigkeit für das breite Publikum liegt darin, die komplizierten Zusammenhänge zu durchschauen », conclut l’arrogant Teuton. Sa patronne griffonne, quant à elle, en une vingtaine de lignes « Ce qu’il faut savoir » : pour mieux cacher ce qu’il ne faut surtout pas que le grand public sache ?

Les égoutiers de la rue du Canal se montrent en forme ces jours-ci, produisant une propagande digne de la glorieuse période de la Pravda. Il faut s’assurer que la populace continue à croire dans un système bancaire dont l’actualité nous démontre jour après jour qu’il est pourri jusqu’à l’os. Nous avons non seulement l’économie communiste (pour les riches), mais aussi la presse totalitaire qui va avec !

 

 

KROP DER EN ABO, SOSS KROOPT DÉCH DEN ABBÉ

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